samedi 30 mars 2013

  • Saint Amédée.

  • Fiche sur l'abbaye de Clairvaux.

  • Saint Bernard.

  • Portrait psychologique des " Amédée ".

  • Quelques personnes célèbres nées un 30 mars.

  • Quelques 30 mars dans l'Histoire.

  • Pleins feux sur Ken Follet.

  • Humeur du jour en photo couleur.

  • 13ème extrait du roman " La Prophétie à la Fleur de Lys ".

  •  Citation du jour et quizz de révision.


A) Découvrons :

Aujourd'hui, le saint patron du jour est :

Saint Amédée ( - ? / 1158 )



Formé à Clairvaux sous la direction personnelle de Saint Bernard, il fut appeler à diriger les moines de l'abbaye de Hautecombe en Savoie.
Elu évêque de Lausanne, il regarda comme des œuvres capitales de son ministère l'éducation de la jeunesse et la formation d'un clergé fervent et éclairé.
Egalement protecteur des veuves, des orphelins, mais aussi le consolateur des prisonniers.
Il avait une particulière dévotion pour Sainte Agnès.
Jusqu'au XVIème siècle, on a cru que sa sépulture se trouvait à Hautecombe mais, en 1911, des fouilles archéologiques ont mis à jour le tombeau d'Amédée, dans lequel on trouva ses ossements, ses ornements, sa mitre, son anneau et sa crosse.
Les ossements furent accueillis dans un coffre et transférés en l'église de Fribourg.

 

Abbaye de Clairvaux :


L'ancienne abbaye de Clairvaux située à Ville-sous-la-Ferté, dans le département de l'Aube, région de Champagne-Ardenne, était un monastère cistercien fondé en 1115 par Bernard de Clairvaux et quelques compagnons, envoyés par Etienne Harding, abbé de Cîteaux.
Avec La Ferté, Pontigny et Morimond, elle forme le groupe des quatre filles " majeures "
( premières fondations ) de Cîteaux, toute première abbaye de l'Ordre cistercien.
Elle est supprimée lors de la Révolution française.
En 1804, ses bâtiments sont transformés en une institution pénitentiaire française, la maison centrale de Clairvaux.

Histoire :

Au moment de la fondation de Morimond, des pourparlers semblent être en cours pour une nouvelle fondation qui serait située sur les terres de Hugues de Troyes, comte de Champagne, dans le diocèse de Langres.
Le terrain réservé à l'implantation de l'abbaye fut choisi avec précaution dans une clairière isolée,
le Val d'Absinthe ; riche en bois et fort pourvue en eau ; ce qui permettait d'honorer la règle de Saint Benoît qui stipule la vie en autarcie et le respect du vœu de stabilité ( enfermement ).
Au XVIIème siècle, la communauté monastique de Clairvaux est restée prospère avec ses 20 000 hectares de forêts, de vignes et de terres arables.
Mais désirant plus de confort, elle décide, en 1708, de démolir une grande partie des bâtiments médiévaux et reconstruire une abbaye monumentale de style classique.
Le bâtiment des convers est cependant conservé.
En 1789, l'abbaye devient bien national à la suite du décret du 02 novembre 1789 qui met les biens de l'Eglise à la disposition de la Nation.
Elle est mise en vente et, en 1792, des industriels achetèrent le site pour y installer leurs ateliers ( une verrerie fut installée dans l'abbatiale ).
Ces industriels firent banqueroute et le site fut racheté par l'Etat pour en faire une prison dès 1808.


Crédits photos :






Bernard de Clairvaux :

Bernard de Clairvaux
1090 ou 1091 / 20 août 1153

Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux est un moine français, réformateur de la vie religieuse.
Directeur de conscience et important promoteur de l'ordre cistercien, il recherche par amour du Christ, la mortification la plus dure.
Il fera preuve d'une activité inlassable pour allier son ordre avec la papauté.
C'est un conservateur qui réagit contre les mutations de son époque, marquée par une profonde transformation de l'économie, de la société et du pouvoir politique.
Il joue un rôle déterminant dans la transposition de la croisade en guerre sainte contre les Cathares.
Il est canonisé en 1174 et devient ainsi Saint Bernard de Clairvaux.
Il est déclaré docteur de l'Eglise en 1830 par Pie VII.

Enfance et entrée au monastère :
Né en 1090 ou 1091 au château de Fontaine-lès-Dijon près de Dijon, dans une famille noble de Bourgogne.
Bernard est le troisième des sept enfants.
Fils du seigneur Tescelin le Roux et de Sainte Alette de Montbard.
A l'âge de 9 ans, il est envoyé à l'école canoniale de Châtillon-sur-Seine et montre un goût particulier pour la littérature.
Il acquiert une bonne connaissance de la Bible, des Pères de l'Eglise et de divers auteurs latins ( Horace, Sénèque, Tacite, Juvénal et surtout Cicéron, Virgile et Ovide ).
A l'âge de 16 ou 17 ans, il perd sa mère , en est très affecté et mène la vie insouciante des jeunes de sa caste.
Cela ne dure qu'un temps ; très vite, il manifeste le souhait de rentrer dans les ordres.
En 1112, il entre à l'abbaye de Cîteaux avec trente membres de sa famille ou proches.

Un conservateur engagé :

Dès le début de son abbatiat, Bernard rédige des traités, des homélies, et surtout une Apologie, écrite sur la demande de Guillaume de Saint-Thierry ( défense des cisterciens contre les clunisiens ).
A l'austérité cistercienne, élaborée à partir de la fuite du monde, de la pauvreté et du travail manuel, Bernard ajoute la mise en valeur de la pureté et le mépris de la culture et de tout ce qui peut sembler un divertissement de l'esprit.
Bernard à une prédilection presque exclusive pour le Cantique de Salomon et pour Saint Augustin.
Il défend avec fougue la société féodale, la division du monde en trois ordres, la théocratie pontificale.
Pour lui, l'ordre établi est voulu par Dieu. Il suffit de corriger les vices des hommes pour résoudre les problèmes de la société.
La spiritualité de Bernard est fortement marquée par la pénitence.
Il fait subir à son corps les plus cruels traitements.
Il est porté par un amour fervent pour la Vierge.
D'ailleurs, les églises cisterciennes sont dédiées à Marie.
Il est parfois représenté sur des tableaux buvant le lait de la Vierge.
Bernard, pourtant si engagé dans son monastère, sillonne les routes d'Europe pour défendre l'Eglise.
En 1129, il participe au concile de Troyes où il arrive à faire reconnaître les statuts de la milice du Temple.
En 1139, malgré sa dévotion à la Vierge, il écrit une lettre aux chanoines de Lyon ( épître 174 ) où il combat la pratique, alors relativement nouvelle, de fêter l'Immaculée Conception.
Il combat les positions d'Abélard et le fait condamner au concile de Sens en 1140.
Abélard incarne tout ce que Bernard déteste : l'intelligence triomphante, l'arrogance dominatrice, les prouesses dialectiques, une célébrité immense.
En 1145, Bernard de Clairvaux donne un pape à l'Eglise, Eugène III, dont Bernard devient le maître à penser.
C'est à la même époque qu'il accompagne, en Languedoc, Albéric d'Ostie, légat du pape Eugène III, et Geoffrey de Lèves, évêque de Chartres afin de prêcher contre l'hérésie cathare.
Le 22 juillet 1209, l'idée d'une croisade contre " les Albigeois " devient réalité à Béziers où les habitants furent massacrés.
S'ensuivirent les villes de Carcassonne, Minerve, Lavaur...
Lorsque le royaume de Jérusalem se trouve menacé après la chute du comté d'Edesse, Eugène III demande à Bernard de prêcher la deuxième croisade, laquelle sera entreprise en grande partie à l'initiative du roi de France Louis VII le Jeune.

" Sa philosophie" :

 Bernard de Clairvaux, dans son traité de l'Amour de Dieu est à la source d'une véritable école spirituelle en faisant passer un pas décisif à la littérature descriptive des états mystiques.
La liturgie développe des mélodies épurées totalement au service de la parole divine.
Il est donc crucial que l'écoute ne soit pas perturbée par d'autres signaux, d'où la recherche du silence.
 A la fin de sa vie, dans une de ses œuvres majeures, De la Considération ( 1152 ), il accepte la responsabilité de l'échec de la deuxième Croisade.

Portrait psychologique des " Amédée " selon l'excellent

et récréatif ouvrage de Pierre le Rouzic


" Un prénom pour la vie "



Type caractérologique :
Il y a chez eux une manière d'observer les autres, de regarder le monde, qui s'apparente assez bien à la sage immobilité du marabout, qui est leur animal totem.
Ils ont une forte émotivité, une grande activité.
Psychisme :
Ce sont des introvertis au risque de se replier, un peu trop dans leur coquille.
Ils sont objectifs, capables de dévouement bien qu'ils manquent de confiance en eux.
Volonté :
Ne savent pas toujours ce qu'ils veulent ou, tout au moins, ils l'expliquent assez mal.
Mais, quand ils sont partis, on ne les arrête plus.
Emotivité :
A fleur de peau au risque d'arriver à faire le contraire de ce qu'ils ressentaient.
Réactivité :
En ont mais au travers de l'amitié et s'en servent pour pallier à leur peur de l'échec.
Activité :
Excellente.
Ils sont attirés par les études philosophiques. Ils aiment tout ce qui touche au psychologique, au médical ou paramédical.
Ce sont des écrivains, des musiciens, des artistes.
Ils peuvent être également de bons agriculteurs, faire de consciencieux ingénieurs.
Intuition :
Très intuitifs et s'en servent, parfois, trop.
Intelligence :
Profonde, synthétique. Grande mémoire.
Affectivité :
Ruminent souvent leurs déceptions. Peuvent s'avérer de parfaits possessifs mais cela dans le sens de la protection.
Moralité :
Rigoureuse = " La loi, c'est la loi ". tendance à la superstition.
Vitalité :
Très résistants à la fatigue. Ils ont, cependant, besoin de sommeil et de grand air.
Leurs points faibles : les reins et les yeux.
Sensorialité :
Chut ! Top secret !
Dynamisme :
Seulement s'il le faut.
Sociabilité :
Préfère les petits cercles d'amis intimes où ils vont retrouver de la profondeur et de la rigueur dans le partage.
Conclusion :
 Il ne faut pas les bousculer, être patients avec eux sans manquer de fermeté et enfin, et surtout, ne pas les juger voire les condamner car le marabout pourrait s'enfuir en courant.


Origine du prénom " Amédée ":

Vient du latin qui veut dire " Amour de Dieu "
Le " Plus " des Amédée : Agréables, charismatiques, courageux, ambitieux, actifs, entreprenants, bricoleurs, attachés à leur foyer.
Le " Moins " des Amédée : Inquiets, tourmentés, parfois un peu trop matérialiste.

Quelques personnes célèbres nées un 30 mars...


Louis Auguste de Bourbon
30 mars 1670 / 21 mai 1736
Duc du Maine, duc d'Aumale, prince souverain des Dombes, comte d'Eu et fils légitimé de Louis XV
Francisco De Goya
30 mars 1746 / 16 avril 1828
Peintre espagnol
Paul Verlaine
30 mars 1844 / 08 janvier 1896
Poète français
Vincent Van Gogh
30 mars 1853 / 29 juillet 1890
Peintre et dessinateur néerlandais
Jean Giono
30 mars 1895 / 09 octobre 1970
Ecrivain français
Eric Clapton
30 mars 1945
Guitariste, chanteur et compositeur de blues et de rock britannique
Céline Dion
30 mars 1968
Chanteuse canadienne
Norah Jones
30 mars 1979
Chanteuse américaine

Quelques 30 mars dans l'Histoire...

30 mars 1806 : En Italie, Napoléon nomme son frère Joseph Bonaparte roi de Naples.
30 mars 1849 : Le Penjab est annexé à l'Empire britannique des Indes.
30 mars 1856 : Traité de Paris mettant fin à la Guerre de Crimée.
30 mars 1867 : Les Etats-Unis achètent l'Alaska à la Russie pour 7 200 000 dollars.
Le transfert de la colonie russe aux Etats-Unis interviendra le 18 octobre 1867.
30 mars 1905 : Les grecs de Crète se soulèvent contre les Turcs.
30 mars 1944 : Bombardement de Nuremberg.
30 mars 1981 : Le président Ronald Reagan est blessé d'une balle à la poitrine lors d'un attentat perpétré par John Hinckley.

Pleins feux sur Ken Follet :

Pour toutes celles et ceux qui ne connaissent pas encore ce romancier, voici quelques renseignements sur ce dernier susceptibles d'éveiller  curiosité.

Ken Follet :


Il obtient une licence de philosophie à l'University Collège de Londres.
Après l'université, il travaille en tant que journaliste à Cardiff puis à Londres où il commence à écrire.
En 1978, son roman L'Arme à l'Œil devient un best-seller pour lequel il recevra l'année suivante le prix Edgar-Allan- Poe du meilleur roman.
Un découpage cinématographique :
Plusieurs caractéristiques expliquent l'efficacité des romans historiques de Ken Follet :
La qualité de la documentation historique réunie pour chaque roman.
L'auteur remercie d'ailleurs les documentalistes qui ont collectionné ces documents.
Le style d'écriture " journalistique " de Ken Follet privilégie à la fois les descriptions détaillées des lieux et des situations, les rappels ( tel personnage était celui qui...) et l'élaboration de la psychologie des personnages, révélée tant par leurs actions que par leurs monologues intérieurs et l'amplitude de leurs sentiments.
Si cette écriture facilite la mémorisation des personnages et de leur caractère, l'auteur compense la prévisibilité potentielle de leurs réactions par les nombreux retournements qui jalonnent le récit.
Cette écriture trouve son sommet dans le plus lu des romans de Follett, Les Piliers de la Terre, saga romanesque sur fond de construction de cathédrales au XIIème siècle.
L'articulation du roman fait se succéder des situations concernant les divers personnages de l'intrigue.
Ces personnages, séparés et sans rapport apparaissent dans les premiers chapitres, se rapprochent au fil des pages pour se rencontrer lors du dénouement final.
La technique narrative mise au point par Ken Follett dans ses romans est donc parfaitement contemporaine.
Elle se rattache à l'écriture du cinéma et des séries télévisées.
Effets narratifs très visuels avec des descriptions détaillées, psychologie des personnages aisément mémorisable, découpage s'accélérant progressivement jusqu'au dénouement final.
Les romans de Ken Follett ne déçoivent jamais tant il nous habitue à la qualité de ses récits.
Le lire c'est s'assurer un très bon moment de lecture et d'évasion.
Œuvres :
1976 : Le Scandale Modigliani
1977 : Paper Money
1978 : L'Arme à l'Œil
1979 : Triangle
1980 : Le Code Rebecca
1982 : L'Homme de Saint-Petersbourg
1983 : Comme un Vol d'Aigle
1986 : Les Lions du Panshir
1989 : Les Piliers de la Terre
1991 : La Nuit de Tous les Dangers
1993 : La Marque de Winfield
1995 : Le Pays de la Liberté
1996 : Le Troisième Jumeau
1998 : Apocalypse sur Commande
2000 : Code Zéro
2001 : Le Réseau Corneille
2002 : Le Vol du frelon
2004 : Peur Blanche
2007 : Un Monde Sans Fin
2010 : La Chute des Géants
2012 : L'Hiver du Monde


Aimant beaucoup l'Histoire, j'ai adoré :
Les Piliers de la Terre
Dans l'Angleterre du XIIème siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent chacun à leur manière pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre.
Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle.
Les fresques se peignent à coups d'épées, les destins se taillent à coups de hache et les cathédrales se bâtissent à coups de miracles... et de saintes ruses.
La haine règne, mais l'amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à  se laisser toucher par la foi des hommes.
Abandonnant le monde de l'espionnage, Ken Follett, le maître du suspense, nous livre avec Les Piliers de la Terre une œuvre monumentale dont l'intrigue, aux rebonds incessants, s'appuie sur un extraordinaire travail d'historien.
promené de pendaisons en meurtres, des forêts anglaises au cœur de l'Andalousie, de Tours à Saint-Denis, le lecteur se trouve irrésistiblement happé dans le tourbillon d'une superbe épopée romanesque dont il aimerait qu'elle n'ait pas de fin.

Un Monde Sans Fin

 1327. Quatre enfants sont les témoins d'une poursuite meurtrière dans les bois : un chevalier tue deux soldats au service de la reine, avant d'enfouir dans le sol une lettre mystérieuse, dont la teneur pourrait mettre en danger la couronne d'Angleterre.
Ce jour lie à jamais leurs sorts...
L'architecte de génie, la voleuse éprise de liberté, la femme idéaliste, le guerrier dévoré par l'ambition : mû par la foi, l'amour et la haine, le goût du pouvoir ou la soif de vengeance, chacun d'eux se bat pour accomplir sa destinée dans un monde en pleine mutation - secoué par les guerres, terrassé par les famines, et ravagé par la Peste noire.
Avec Un Monde Sans Fin, Ken Follett nous offre une nouvelle fresque historique aussi séduisante et captivante que Les Piliers de la Terre, cette superbe épopée romanesque qui avait pour cadre l'Angleterre du XIIème siècle.

La Chute Des Géants


A la veille de la guerre de 1914 - 1918, les grandes puissances vivent leurs derniers moments d'insouciance.
Bientôt la violence va déferler sur le monde.
De l'Europe aux Etats-Unis, du fond des mines du Pays de Galles aux antichambres du pouvoir soviétique, en passant par les tranchées de la Somme, cinq familles vont se croiser, s'unir, se déchirer.
Passions contrariées, jeux politiques et trahisons...
Cette fresque magistrale explore toute la gamme des sentiments à travers le destin de personnages exceptionnels...
Billy et Ethel Williams, Lady Maud Fitzerbert, Walter Von Ulrich, Gus Dewar, Grigori et Lev Pechkov vont braver les obstacles pour s'aimer, pour survivre, pour tenter de changer le monde.
Entre saga historique et roman d'espionnage, intrigues amoureuses et lutte des classes, ce premier volet du Siècle, raconte une vertigineuse épopée où l'aventure et le suspense rencontrent le souffle de l'Histoire...


 

Humeur du jour en photo couleur

LE BLANC














 


Voici le 13ème extrait de mon roman de style historique intitulé " La Prophétie à la Fleur de Lys "


Œuvre inscrite et protégée par la Société des gens de lettres, la SGDL

Hôtel Massa

38 rue du Faubourg Saint Honoré

75004 Paris

Tome 1er

Chapitre III

... Suite



En attendant, Balthazar se mit à contempler le paysage et fut surpris, non sans une certaine émotion, par la beauté du décor naturel où tout n’était qu’harmonie de couleurs.
En effet, le vert délicat des mélèzes s’unissait tendrement au fuchsia des rhododendrons et le bleu du ciel ; superbement azuré, se mêlait au nacré des montagnes encore enneigées d’où naissaient de joyeuses cascades qui terminaient leur course folle dans les eaux cristallines de la Guisane.
La beauté de ce paysage semblait être l’apanage du Mont Thabor qui régnait en monarque absolu et qui recevait nombre incalculable de courtisans ; bouquetins, chamois ou autres gallinacés, qui venaient là pour le vénérer et l’adorer.
C’est ce que pensait Balthazar dans ce moment de pure rêverie lorsqu’un aigle ; cet Hermès des montagnes, lui fit savoir que Gaspard s’en revenait avec l’air satisfait des porteurs de bonnes nouvelles.
- L’on nous prépare deux chambres, monsieur…
- Non, non, Gaspard ! Dorénavant il te faudra dire… Sire.
Gaspard le regarda d’un air stupéfait puis reprit :
- Ainsi qu’un repas des plus frugaux, sire...
En effet, l’hospice de la Madeleine ; situé dans la paroisse du Monêtier ; n’était qu’une pauvre petite bâtisse aux murs peints à la chaux et aux toits recouverts de bardeaux...
Elle était tenue par des chanoines réguliers qui, placés sous l’autorité de la prévôté d’Oulx, ne rendaient l’hospitalité qu’en fonction des dons que seuls les riches voyageurs ou pèlerins faisaient ( c’est à dire pas grand-chose ) d’où la grande simplicité de leur accueil et la frugalité de leurs repas…
Balthazar descendit de son cheval et entra dans le refuge.
A peine fut-il arrivé dans la grande salle qu’il lança un regard furtif et se dirigea vers la seule table dressée qu’il jugea sienne.
Il s’assit et adressa au frère hospitalier qui vint l’accueillir l’ordre de le restaurer.
- A manger, je vous prie ! J’ai grande faim et je ne pourrais supporter davantage ce ventre qui me tenaille. Allons ! Pressons ! Qu’on fasse honneur au futur marquis d’Aigues, dit-il en se gonflant la poitrine.
- Que monsieur daigne nous excuser mais ignorant son illustre venue nous n’avons pas pu organiser d’agape digne de son nom...
Toutefois, s’il voulait bien supporter le délai qu’il incomberait à la confection d’un meilleur repas, nous pourrions peut être lui présenter l’extraordinaire et non pas l’ordinaire, si donc…
- Passons ! Passons ces simagrées, je vous prie ! Donnez-moi l’ordinaire et j’essaierai de m’en contenter ; demain sera assez extraordinaire puisque je vais à la rencontre de monsieur Lesdiguières, maréchal de France… et ami de moi, rajouta Balthazar pour impressionner le religieux ; ce qui sembla fonctionner puisque le frère fut bien leste pour revenir avec un ragoût de mouton relevé à la marjolaine…
Balthazar et Gaspard s’en délectèrent des dix doigts.
- Hum, ce repas fut bien bon, Gaspard, ne trouves-tu pas ?
- Oui, sire...
- Ce qui n’est pas le cas de ce vin qui est d’une franche médiocrité et qui me donne l’envie de le comparer à ces Briançonnais qui me semblent être de la même acidité, fit Balthazar.
Puis, levant son verre, il s’écria :
- Peste soit de leurs maudits privilèges ! Ils ne m’empêcheront pas d’être ce que je veux et sais-tu ce que je veux, Gaspard ?
- Oui, sire ! Devenir marquis !
- Bien répondu, mon lascar ! Mais, il est temps d’aller nous coucher car je n’entends point t’offrir bon et long séjour mais bref et rustique ; ce à quoi Gaspard lui répondit d’un regard étonné ; lui qui n’avait jamais rien demandé de tel et ce à quoi Balthazar ne l’avait jamais habitué, bien au contraire...

A suivre...

Citation du jour :

L'amour qui naît subitement est le plus long à guérir.
Jean de la Bruyère, Les caractères

 

Quizz de révision : cliquez sur le lien
http://www.quizyourfriends.com/take-quiz.php?id=1303300615577040&